Ocean without a shore - Biennale de Venise 2007
L’espace de présentation :
L’ oeuvre est présentée dans une petite église datant du 16ème siècle, lors de la biennale de Venise en 2007.
L’atmosphère du lieu de prière est sombre et obscure.
L’installation vidéo est présentée dans l’espace comme d’imposants retables. Une connexion entre l’oeuvre, le lieu de culte, et le christianisme est donc inévitable.
Le lieu de présentation influence donc forcement la vision du spectateur sur l’oeuvre. Et l’oeuvre prend une dimension spirituelle et une connotation religieuse.
L’oeuvre est composée de « plusieurs panneaux » qui peuvent être lu indépendamment l’un de l’autre. Mais dont chacun d’eux répète le même scénario avec des personnes différentes.
Le déroulement de la vidéo sur un panneau (description visuel & sonore) :
Dans un premier temps, on distingue une image noire et blanche lente et peu animée. Il s’agit de la silhouette d’une personne évoluant sur un fond noir. C’est une image presque fantomatique.
Peu à peu la silhouette se déplace en avançant vers le spectateur et traverse un mur d’eau qui jusqu’à présent était invisible car limpide. A mesure que la personne traverse ce « portail », son image devient colorée et parfaitement identifiable.
La personne n’a pas d’expression forte, elle s’avance pour faire une pause, regarder, et fait demi-tour. Elle tourne le dos au spectateur pour de nouveau traverser le mur d’eau et reprendre une image Noire & Blanc.
Les personnes sont des personnes lambda, des personnes du quotidien que l’on peut croiser chaque jour dans la rue …
La séquence entière d’un seul panneau ne dure que quelques minutes.
La transition du Noir & Blanc vers la Couleur évoque le temps, peut-être la mémoire.
L’utilisation du Noir et Blanc est bien connu en cinéma dans le montage vidéo pour faire référence aux souvenirs, aux flash-back.
On peut aussi ici évoquer le passage d’une technologie à une autre : de la première caméra à film noir et blanc à découlé les dernières caméra HD numérique que nous connaissons actuellement.
Le rideau d’eau parfaitement transparent que l’on ne distingue pas de prime abord se matérialise par des éclaboussure, lors du passage de la personne, à travers celui-ci. Il permet de fait la transition entre les 2 technologies de vidéo superposés qui sont utilisées : une pour le noir et blanc avec une qualité moyenne à grain ; et, une pour la couleur en haute résolution.
Le son n’est pas indépendant de l’image : l’image assez lente est raccroché au son que l’eau provoque en bruit de cascade. Il y a un « bruit de surgissement », produit par l’eau lorsqu’elle rentre en contact avec le corps que ce soit lors de l’avancée de la personne vers le spectateur, ou lors de son éloignement. Le bruit de l’eau devient alors violent à chaque passage de la personne à travers elle. Mais l’ambiance reste paisible.
La fragilité de la vie est mise en exergue par l’évocation du lien entre la vie et la mort.
Bill Viola illustre la mort revennant vers le monde vivant de manière temporaire à travers un écran, dans une église. Le passage de l’un vers l’autre pouvant se faire en un instant. Nous en avons chaque jour des exemples dans l’actualité, avec les accidents, les attentats …
C’est ainsi que Bill Viola nous amène à un questionnement sur la condition humaine.
Ce travail a bien évidemment une symbolique forte qui peut être reliée à la religion chrétienne, à travers l’image du baptême par exemple…
Le Baptème du Christ par Verrocchio, 1475 ; ou Le Baptème de Clovis repris par différents peintres dans l’histoire.